NAÎTRE DE LA FLAMME, PÉRIR PAR LE FEU


D'une étincelle d'amour,
d'une flamme entre un homme et une femme,
nous voyons le jour.
Encore poupon, sous les feux de la rampe,
on réchauffe le coeur des parents
et on attise le désir des amants.

De l'enfance à l'adolescence,
c'est la belle vie continuelle,
l'émerveillement total et constant;
un feu d'artifice permanent.
Une ombre au tableau cependant:
c'est parfois le feu et l'eau
entre frères et soeurs;
jeter trop d'huile sur le feu
allumera la colère du paternel
et vous risquerez grandement
de vous faire chauffer les fesses.
Cette période ne fait pas long feu,
elle se consume comme un feu de paille,
et, c'est tout feu tout flamme
qu'on entreprend la vingtaine.
Là, c'est le coup de feu,
un rien nous allume; on pète le feu;
les enfants, la famille, la maison;
un véritable feu de joie.
Quand arrive la trentaine,
on y a vu que du feu.
On fait feu de tout bois
pour gagner sa vie,
on brûle la chandelle par les deux bouts
pour arrondir les fins de mois.

Surpris par la quarantaine,
c'est du pareil au même :
on a toujours le feu au derrière
et on ne voit pas le temps passer.
Toujours coincés entre deux feux,
il faut griller des feux rouges
pour s'en sortir et arriver.

Quand survient la cinquantaine,
ce n'est guère mieux :
on fait feu qui dure, on bûche
jusqu'à la retraite et on se dit :
" Rendu là, y a pas le feu;
un repos bien mérité.
On peut se faire cuire un oeuf
vers onze heures ou midi;
se faire griller un steak
à trois heures l'après midi,
se dorer la couenne au soleil
et passer la soirée
en tête-à-tête au coin du feu
ou assis près d'un feu de camp."
Mais, mets pas ta main au feu
que ça va se passer comme ça!
Il faut tout faire avant le couvre-feu
et travailler à feu continu
pour arriver à la pension
brûlés ben raide et le feu au cul.
Il ne faut pas crier au feu
ni paniquer pour autant.
Ça pourrait mettre le feu aux poudres
et l'enjeu n'en vaut pas la chandelle.
Mieux vaut rester calme.

Quadragénaire, sans feu ni lieu,
faut faire la part du feu
et aller vivre dans un foyer
où on meurt à petit feu.
On ne peut y faire grand-chose,
on est cuit de toute manière.
À la fin de sa vie, on s'éteint
et on se retrouve au crématorium
pour l'incinération sans rémission.
Toutefois, une consolation:
si on a fait une bonne vie,
on sera exempté du feu éternel.


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