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Les garages au Bic
Par Jacques Therriault


Voici quelques photos qui vont sûrement susciter de nombreux commentaires, voire même quelques anecdotes sur les garagistes de la paroisse. J’ai rassemblé quelques bribes d’histoire sur certains garages du village du Bic. Des noms qui éveilleront des souvenirs chez les plus vieux et qui chicoteront la curiosité des plus jeunes. Je ne suis pas bicois d’origine et je n’ai pas la prétention d’être historien mais je m’intéresse à l’histoire de la région pour enrichir ma collection de photos anciennes avec des informations pertinentes ou des dates me permettant de les situer dans le temps et dans le paysage.

La plupart des informations sont tirées des journaux locaux consultés via Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Certaines furent puisées dans les livres « À pleine voile » et « Le Bic, au cœur des îles » publiés lors des fêtes du 150ième et du 175ième anniversaire de la paroisse. Il en provient aussi de cette source intarissable qu’est la mémoire populaire. Certaines relèvent de la légende urbaine tandis que d’autres sont pures vérités.

Voici donc des noms de garagistes qui ont attiré mon attention, il y en a sans doute d’autres mais je me suis attardé plus spécifiquement sur Antonio Parent, Adrien Breton, Wilfrid Ouellet, Nazaire Boucher, Rosario Bélanger et Maurice Thériault.

Garage Adrien Breton


Ce bâtiment a été construit par la Cie Price Brothers vers 1860. Sa vocation première était d’abriter les bureaux et certaines dépendances de la compagnie. L’immeuble fut ensuite acquis par un menuisier et charron du nom de Louis Gamache qui s’en servait à la fois de résidence et de boutique pour l’accomplissement de son travail. C’est aussi dans cette bâtisse que fut aménagée l’église temporaire après l’incendie de 1890 qui détruisit de fond en comble le premier lieu de culte du Bic. Après cette mission de deux ans, elle fut, entre autres, utilisée comme salon funéraire.

C’est là que M. Adrien Breton a élevé sa famille et, à l’instar de M. Gamache, il a établi son commerce dans le même bâtiment; en l’occurrence, un garage et un poste d’essence. Je n’ai pas pu situer dans le temps le début de sa station-service. Cependant, l’édifice a complètement été anéanti par les flammes en juillet 1961. Incendie au cours de laquelle M. Rémi Breton, frère du propriétaire, perdit la vie.

Le garage fut reconstruit ainsi que la résidence mais cette fois les deux entités étaient séparées l’une de l’autre. Le nouveau garage était fait de blocs de béton et M. Breton l’a tenu ouvert plusieurs années. Je ne sais pas quand il a fermé mais je me souviens d’un petit restaurant qu’il y a eu sous ce toit dans les années 1980. On peut toujours voir la bâtisse sur la rue Ste-Cécile du Bic en face de la boulangerie « Folles Farines ». Elle sert maintenant d’entrepôt pour le théâtre Les Gens d’en Bas.

Garage Antonio Parent


M. Antonio Parent, fort de l’expérience qu’il avait acquise en travaillant dans des garages de Montréal est arrivé au Bic avec l’intention d’ouvrir son propre commerce. C’est ainsi qu’en 1919, il annonce l’ouverture de son établissement sur la rue Ste-Cécile voisin de l’ancien bureau de poste qui appartient aujourd’hui (2021) à M. Georges Michaud qui y exploite un immeuble à logements. L’architecture du bâtiment n’a pas vraiment changée et ressemble à sa structure originale. Cependant c’est une résidence privée qui occupe les lieux. Il y a eu dans ce local, entre autres, une épicerie et un club vidéo.

Garage Wilfrid Ouellet


Ouvert en 1915, le garage Wilfrid Ouellet est probablement l’un des seuls concessionnaires de voitures au Bic et, qui plus est, il avait la franchise de l’un des plus prestigieux fabriquant de voiture nord-américain. En effet, les marques Chevrolet, Oldsmobile, Buick et Cadillac étaient présentes sur le territoire bicois et c’est le garage Wilfrid Ouellet Inc. qui les distribuait. C’est sous la bannière Shell qu’il vendait des produits pétroliers. Il aura d’ailleurs pignon sur rue dans la paroisse jusqu’en 1958 alors que la compagnie GM lui a fortement recommandé de déménager à Rimouski à cause du bassin de population plus grand. Se rapprocher de la ville serait un plus pour lui.

La compagnie n’avait probablement pas tort et la suite en a prouvé le bien fondé. Le garage établi sur le boulevard Jessop a eu tôt fait de prospérer. Si bien que trois ans plus tard, en 1961, Wilfrid Ouellet Inc. devenait Boulevard Chevrolet. Et on en connaît la suite.

Cependant tout ce cheminement ne signifie pas que les affaires n’étaient pas bonnes au Bic. En homme d’affaire qu’il était, Wilfrid Ouellet ne serait pas resté au Bic si son commerce n’avait pas été prospère. Le garage était situé là où est aujourd’hui le garage municipal. Si on consulte les journaux de l’époque on constate que ni M. Ouellet, ni General Motors ne lésinaient sur la publicité pour attirer la clientèle.

En 1962, la municipalité du Bic acheta le bâtiment pour en faire le garage municipal qui fut utilisé comme tel jusqu'en 1977, les installations, devenues désuètes, furent remplacées par un nouveau garage, On y greffa par la suite la caserne de pompiers et la bibliothèque municipale.




En 2021, le garage et la caserne de pompiers sont toujours en service dans le secteur Le Bic de la ville de Rimouski. La bibliothèque municipale, qui occupait le local en façade a été relocalisée et l’espace a été réaménagée pour les besoins des pompiers et employés municipaux.


Garage Nazaire Boucher


Je n’ai pas beaucoup de détails concernant ce garage qui représentait la compagnie ESSO. Il était situé exactement où est localisée aujourd’hui la Caisse Populaire. Sur la photo, à droite du garage, on reconnait l’édifice de la Fédération des Caisses Populaires. M. Boucher, en plus de posséder ce garage était aussi contracteur. On trouve un peu plus de détails sur ce volet de sa carrière que sur son côté garagiste. C’est son fils Jean-Marie qui a continué d’opérer la compagnie de construction après le départ de M. Nazaire. Je suis certain que vos commentaires m’en apprendront d’avantage.

Dans les publicités du garage pour la vente de voitures usagées, il semble avoir été géré par trois administrations différentes au cours des années. On parle d’abord du garage Nazaire Boucher, ensuite du Garage Ouellet et Boucher et finalement du garage Jean-Marie Boucher.

Garage Rosario Bélanger - Garage Maurice Thériault - Mécanique Auto Bic


Je n’ai malheureusement pas de photo qui montre le garage au temps où il appartenait à M. Bélanger avec les couleurs Vert, rouge et blanc de la British American Oil (B/A) ou aux couleurs Orange et marine de la Gulf Oil. Comparer le prix de l’essence avec celui d’aujourd’hui aurait été intéressant. J’ai un peu de souvenirs du garage de M. Bélanger avec les affiches « B/A » et « GULF » au Bic, sur la route 10 dans les années 1960 et 1970. Mon père s’y arrêtait pour faire le plein en allant à Rimouski. M. Rosario a tenu ce garage pendant plusieurs années.

Au moment de prendre sa retraite, il l’a vendu à M. Maurice Thériault. Celui-ci y avait apposé son nom sur l’enseigne et y a donné un excellent service des années durant. Quand il s’est départi de son commerce, la bannière « GAZ-O-BAR » se lisait en haut des pompes à essence et elle coûtait 57.4 cents le litre.

En 1995, le garage a été acheté par Daniel Albert qui l’a exploité quelques années. Celui-ci en avait changé le nom pour Mécanique Auto Bic et vendait l’essence 71.4 cents le litre Le garage fut fermé, vendu et démoli par la suite. On trouve un terrain vague à cet endroit aujourd’hui (2021).



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