que les premiers brins de neige tombaient sur lla terre gelée, la mère les regardait partir, par la fenêtre, les yeux pleins de larmes.

Rendus au chantier choisi, fallait y monter son "bed": lit fait de branches de sapin recouvert d'une couverture. Le sac, vidé de son contenu, servait à faire un oreiller.

Le camp de bois rond sombre, éclairé d'une petite lampe à l'huile suspendue au mur, avait un aspect presque sinistre et angoissant pour les jeunes qui en étaient à leur première année de chantier.

Le lendemain matin, on allait marcher le bois. C'était pas toujours l'idéal; petites épinettes claires et branchues, terrain montagneux. "On est pas sorti du bois," se disaient les plus vieux, tandis que les novices se voyaient déjà riches. Au premier coup de hache, le cou rempli de neige mouillée, il y avait un petit pincement au coeur. Va falloir travailler dur et d'une étoile à l'autre.

Après cette longue marche dans les bois et cette pénible journée de travail, les hommes affamés passaient à la "cookerie", cuisine du camp. Le frugal menu laissait souvent à désirer: lard salé, fêves au lard dans un bouillon clair et pauvre, mélasse et pain souvent sec et dur. Les plus jeunes avalaient tout en se disant; demain ça va être meilleur.

À 9:00 heures, prêts ou non, la lampe s'éteignait, c'était l'heure du coucher. Tous ces visages étrangers, ce lit de sapin rugueux et ce qui les attendait le lendemain donnaient envie de pleurer.

Le dimanche, chacun passait à la cuvette pour laver son linge, avec un pain de savon du pays. Autour de la "truie" (Poêle fabriqué d'un baril d'huile), on étendait les caleçons, bas et mitaines qui dansaient par la chaleur, comme des marionettes animées par des ficelles. L'après-midi, les hommes mariés écrivaient une lettre à leur épouse. Les bûcherons plus instruits composaient des lettres d'amour pour les jeunes illettrés, qui voulaient écrire à leur blonde.

La fête de Noël était bien triste dans le bois. regardant tomber les flocons de neige, plusieurs rêvaient de messe de minuit et de réveillons, serrant à la déchirer, la carte de Noël reçue de l'être
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