L'arrachage des clams
au Bic (1)




C"était à l'autre mois, à la veille de l"équinoxe.

Il faisait ce matin là un temps de chien, ou plutôt une tempête du diable, de vent et de neige. Le vent soufflait du sud: un vent furieux, terrible, qui se ruait pour ainsi dire , du haut de la montagne qui domine , de ses six cent pieds d'altitude, l'Anse-à-Doucet et au flanc de laquelle , depuis plus de cinquante ans, passe sur une corniche de roc le chemin de fer Canadien National (à l'origine, l'intercolonial), à deux cent pieds au dessus du chemin de terre.

Il faisait donc une tempête du diable. De larges flocons de neige, des nuées de gros flocons blancs que le vent charriait, qu'il faisait charrier et zigzaguer, emplisaient l'espace et, au milieu de ce brouillard floconneux apparaissaient vaguement, au fond du ciel, un soleil blême, triste, maussade... une vraie face de spectre!

Cependant, malgré le temps horrible, les jeunesses de l'Anse-à-Doucet - deux beaux gars musclés et hardis - se préparaient à aller aux clams. Pour eux, aller aux clams, c'est, à dire vrai, une excursion joyeuse, une partie de plaisir, un vrai

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