Le Pic Champlain, le plus haut sommet du Bic, atteint 1,137 pi (340 m.) de haut et l'altitude moyenne des collines rocheuses est d'environ 350 à 400 pi. (110 à 120 m.). Autrefois elles devaient être plus hautes, mais l'usure du temps les aura rabaissées.

Les collines du Bic présentent en général ce que l,on appelle des plis déversés. Les versants sud sont en pentes douces et les versants nord, face au fleuve, en pentes raides. Leurs sommets semblent suspendus au-dessus de leurs bases, en un aspect de dos voutés.

Voici deux millions d'années, intervinrent les grandes glaciations de l'Amérique du Nord. Le relief général était à peu près le même qu'aujourd'hui, sauf que l'énorme poids d'un glacier de plus de 10,000 pi. (3000 m.) d'épaisseur, avait des conséquences directes sur le continent.

Sous le poids énorme de la glace, tout le continent, et par le fait même la région du Bic, s'est abaissé au-dessous du niveau du niveau actuel de la mer. La fonte du glacier aux environs de 13,500 ans avant aujourd'hui, s'accompagne par cet abaissement, de l'envahissement des Basses-Terres de tout l'Estuaire du St-Laurent et de celles du Bic. Le continent étant plus bas que, l'eau salée de l'Océan Atlantique pénétrait dans l'Estuaire, ajoutées à cela les énormes quantités d'eaux de fonte du glacier. Cet apport considérable d'eau fut appelé la mer de Goldtwait. Le niveau d'envahissement maximum de la mer atteignit l'altitude de 500 pi (155 m.) non loin du quatrième rang. Le rivage de la mer était alors à cette altitude.

Cependant, le glacier fondu, aucun poids ne s'appliquait plus sur le continent et la région. Alors s'amorça le relèvement du continent. La mer de Goldthwait se retira donc et reprit le cours normal du st-Laurent actuel. La mer prit au moins 8,000 ans à se retirer des Basses-Terres. Encore de nos jours, la région du Bic se soulève au rythme, lent il est vrai, de 2 millimètres par an. L'envahissement marin est un événement important: il fournit de bonnes terres agricoles. La mer transporte des matériaux très fins, des argiles, des sables. Ils se déposent et s,accumulent sur des épaisseurs variables. À la limite du quatrième rang, près de St-Valérien; à la ligne d'altitude de 500 pi. (155 m.), les terres ont une bonne épaisseur de matériaux bien cultivables. Les fermes qui les occupent jouissent de bons sols agricoles, presque sans cailloux. Au-delà de cette limite - la mer ne s'y est pas rendue - les sols deviennent plus pauvres, d'épaisseur moindre, la roche en place est souvent visible et les cailloux sont nombreux.