tombaient dans un profond coma. On va jusqu'à dire que des personnes aient été enterrées avant d'être décédées. Les sépultures se faisaient la nuit pour ne pas venir en contact avec ces moribonds. Le bon docteur sirois, médecin au dévouement sans bornes, conduit par M. Philippe Lavoie, dit dou-dou, passaient des semaines sans dormir à voyager jour et nuit à la grandeur de la paroisse; souvent, il arrivait que pour constater le décès. Chez les enfants, c'était une vraie faucheuse. Des petits corps inertes dans leur lit, près de leurs frères et soeurs agonisant dans ce traître coma. Ceux qui pouvaient encore pourvoir à tout ce monde malade ne fournissaient pas de laver, nettoyer les vomissements et hémorragies dans bien des cas où la mère est au lit ou décédée. Imaginons-nous un peu le triste retour à la réalité de ceux qui revenaient à eux, au sein de leur famille. C'était la désolation complète. Presque toutes les familles étaient en deuil de quelques êtres chers. Ceux qui avaient survécu l'appelaient "L'Année de la Mort".

La deuxième année de l'épidémie fut moins meurtrière; la maladie avait perdu de sa violence causant toutefois encore beaucoup de ravage. Ceux de cette génération qui vivent encore en parlent avec beaucoup d'émotion et on voit une voile de tristesse passer dans leurs yeux.

Recueillons-nous et pensons à toutes ces victimes qui dorment leur dernier repos dans notre cimetière paroissial.
Épidémie meurtrière comme un coup de vent
Des familles entières tu as fauchées
Veuves, orphelins, les familles sont brisées
L'Oubli de ses peines ne viendra qu'avec le temps.



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